L'épreuve du voyage
L’épreuve du
voyage
Jérémy Richard
2024
Voyager est-il utile
pour grandir ? Et jusqu’à quel point ?
Préface
Après un voyage de deux mois et demi qui m’a amené au Portugal, en
Espagne et au Maroc, je souhaite partager ce que je pense sur le voyage, et plus
précisément, s’il est utile pour grandir. Bien sûr, il m’est difficile de
cracher sur le feu qui m’a forgé, mais je me sens prêt à salir un peu cette
idée.
Je souhaite le partager avec qui s’intéressent au voyage, mais les
autres lecteurs sont aussi les bienvenus (sans doute les plus nombreux), à qui
j’ai donné ce texte et qui le lisent gentiment… merci de me lire !
Partie 1 :
L’avant voyage — compréhension
Avant de répondre à la question de savoir si le voyage est utile, je
dois clarifier quelque chose ; démêler les différences entre les vacances et le
voyage.
La véritable expérience – voyage VS vacance
Le voyage, ce n’est pas s’asseoir au soleil, rester à la plage ou visiter des attractions, et ce n’est pas non plus une visite en famille ; car ces choses sont des vacances, pas un voyage. Le vrai voyage n’a rien à voir avec les stéréotypes (dans lesquels tout est beau, paisible et agréable) ; c’est sale, c’est dur, c’est réel. Il force à se confronter à sa solitude, à sa tristesse, à son envie, à sa fierté, à sa mélancolie et à tout un paquet d’autres choses qui secouent. Il bouscule. Au moment qu’une expérience secoue, elle devient un voyage. Le rôle du voyageur est d’adopter une attitude intérieure ouverte face au monde et face au bouleversement causé par le voyage.
Se faire secouer et être ouvert à tout, voilà un voyage.
Je pense du voyage véritable qu’il fait grandir, c’est-à-dire qu’il crée
un changement profond chez l’individu, mais qu’il n’est qu’utile à condition d’être
entrepris avec des motivations du cœur et d’être approfondi après coup. Pour
les vacances, je crois qu’elles ne servent qu’à se reposer et à voir des choses
nouvelles, mais « les voir » seulement ne fait pas grandir.
Les
motivations – comment grandir ?
À force de contempler une montagne, elle peut paraître belle. Mais de
prendre ses cliques et ses claques pour la monter ; voilà ce qui fait grandir…
mais disons que ça remet les idées en place.
Certains croient que de partir loin réglera leurs problèmes. Ou encore
que ça leur donnera des histoires à raconter, que ça les rendra plus intéressants
aux yeux des autres. D’autres l’entreprennent dans une révolte contre les
habitudes, pour se prouver et prouver à la vie être indépendants. Sauf qu’à la
base de ces raisons se trouve un malentendu à propos de ce qu’est le voyage —
ce qui signifie que celui-ci ne produira pas les effets espérés. Il est
important de confronter le côté de soi qui veut voyager pour comprendre ses
motifs.
Sortir de sa zone de confort tout en choisissant où en sortir ; rester
vrai à soi-même. Sur ce chemin se trouvent les grandes personnes.
L’importance du voyage lui-même est minime. Ce qui fait grandir, c’est
comment il résonne en nous et ce qu’on peut en retirer. Il appelle certains,
alors que d’autres, non. Pour ceux qui se sentent appelés, il sera riche et rempli
de difficultés fertiles. Les autres doivent faire attention à ne pas se laisser
influencer par les voix convaincantes des voyageurs, et à la place, chercher
une poursuite qui les appelle. Plus un choix nous attire, plus il résonnera en
profondeur et plus il nous fera grandir. Ainsi, le voyage peut tout changer ou
ne rien changer — cela dépend de ce qui nous pousse à le poursuivre.
D’un autre côté, voyager résolut la pire des malédictions ; de rester
chez soi sur son téléphone, indifférent à tout. C’est un façon d'éviter ce genre d'existence. Mais un meilleur remède serait de donner une direction à son
existence pour que, si un jour le voyage nous appelle, il soit un pas dans la
direction que nous avons choisie.
Partie 2 :
Guide pour le voyage : le voyage qui prend existence
Avant de prendre une décision, il est bon de débattre sur la qualité de ses
motivations. Mais lorsque vous avez déjà choisi de partir, ça ne sert plus à
rien ; tout ce qu’il vous reste, c’est de vivre au maximum ce qui viendra du voyage.
Grandir par la
souffrance
Grâce à la noirceur, des étoiles apparaissent dans l’esprit ; de la
sagesse, de la force, de la résistance, de la confiance et de la conscience.
L’important n’est pas d’apprendre à éviter la souffrance, mais à porter
son poids avec dignité. Quelles que soient les difficultés que vous traversez,
soyez en paix avec elles. Embrassez la nuit dans laquelle vous vous trouvez au
lieu de chercher une lumière au bout du tunnel. Personne ne sait quand la
douleur partira. Il faut donc l’accepter sans la juger, sans chercher à la fuir
ou à la faire disparaître. Par la suite, voyez si une leçon s’y cache.
Il est aussi important de connaître les activités qui vous permettent de
sortir de votre tête et de vous calmer quand vous allez mal. Essayez de les
découvrir, prenez note de ce qui fonctionne. Par exemple, essayez d’improviser
sur un beat, de crier, d’écouter de la musique dramatique ou d’écrire jusqu’à se
vider la tête (bizarrement, c’est en souffrant que mes écrits sont les plus
poétiques). Rapidement vous trouverez les outils qui vous aident.
Je vois dans la souffrance un potentiel pour grandir, une des richesses
du voyage. Pensez à ce qu’elle est, plus profondément ; regardez, par exemple,
la solitude. Elle est un espace en retrait des influences, au ralenti, qui
amène à vivre de façon plus honnête. Lorsque vous souffrirez, vous aurez
plusieurs pensées sombres, mais ça ne sert à rien de vous apitoyer sur elles. C’est
important de faire face à ce que vous
vivez, tenter de mieux l’écouter et l’accueillir. Le jour où tout sera terminé,
qu’est-ce qui vous aura rendu fier ? qu’est-ce qui vous aura transformé ? Quoiqu’il
se passe, restez debout. Gardez la certitude que la fierté d’avoir traversé le
feu surpasse les brûlures.[1]
[1] Juste une nuance : il est bon d’aimer sa souffrance, mais pas de s’attacher à elle, ou pire, de s’identifier comme une victime ou un souffrant.
Le temps est
transparent – vous créez la couleur
Partir en voyage, c’est chercher sa liberté, voir jusqu’où nous pouvons
aller en vivant une vie vécue par nous. Le temps, lui, est neutre,
transparent : vous devez l’utiliser de façon honnête et pour ce qui vous
plaît vraiment. Si vous voulez vous asseoir dans un bar pour parler avec les
locaux, fuck faites-le, et si rester dans un café vous parle, pourquoi fucking
pas ? Peut-être passerez-vous à côté des soi-disant « essentiels, » mais ce ne
sera pas une vraie perte. Votre voyage sera le reflet de votre liberté. Il faut
sortir du rôle du touriste pour celui de l’explorateur ; qui sans limites définit
la couleur de son temps.
Ne vous attendez pas à toujours être occupés ; parfois vous n’aurez rien
à faire. N’essayez pas de faire toutes les activités parce que cela vous met
dans un état d’esprit où vous avez l’impression de toujours manquer quelque
chose. Mais restez ouverts aux imprévus, aux hasards et à ce qui vous entraine
dans des directions nouvelles, car cela créé souvent des belles situations.
Quant à moi, je recommande de marcher souvent, même sans but précis. Des
longues promenades, le sentiment d’être légèrement perdu… Ce sont des mini-aventures
et elles donnent un goût de liberté. En plus, marcher permet de connaître la
ville pour y trouver des endroits où vous vous sentez à l’aise ; des parcs, des
magasins, des restaurants... Essayez de revenir aux mêmes endroits plusieurs
fois. Ça permet d’avoir une sensation de chez soi et de créer plus facilement des
relations avec les clients/employés.
Je crois que c’est important d’avoir des habitudes parce qu’elles donnent
la sensation d’avoir un peu de connu dans le pays étranger. Je recommande de
choisir des activités simples, passe-partout et que vous faites déjà souvent. Elles
servent aussi d’ancrages dans les tempêtes intérieures. Pour moi par exemple,
l’écriture m’a aidé à sortir de ma tête, et lire à me calmer. Les habitudes
rendent le voyage plus intéressants. Je connais quelqu’un qui aime jouer au
basketball dans les parcs des villes où il voyage… C’est une allée dans
laquelle si peu de gens vont, pourtant tellement intéressante.
Ma dernière suggestion, c’est de fabriquer vos souvenir. Tout au long du
voyage, gardez un journal, écrivez, dessinez, collez-y des feuilles d’arbres,
ou amenez un appareil photo (et attention à ne pas le perdre). Créez quelque chose qui vient de vos propres mains. C’est beaucoup mieux qu’une carte postale
laide.
Partie 3 :
L’après-voyage, grandir et non mourir
Au retour d’un voyage on remarque que s’enfuir c’est facile, c’est vivre
qui est difficile… Et qu’on va devoir vivre.
Guide pratique
pour le retour — difficultés nouvelles
Le mal-être est un signe que notre quotidien ressemble à un chandail
trop petit. Dans ce cas, il nous serre et il faut le changer pour qu’il nous
plaise mieux.
Après le voyage, vous vous sentirez triste et désorienté. Bien sûr, il faut
s’attendre à ce que le retour à la maison soit difficile par moments.
L’épreuve, c’est de retrouver ses repères et de construire une routine avec
laquelle vous pouvez être en paix.
À mon retour, mes journées étaient vides. C’est sûr : je n’écrivais
presque pas et passais mon temps sur mon téléphone. J’ai subi la tristesse de
la pire sorte ; celle de quand on sait ne pas aller dans le bon chemin. En
dernier recours, je me suis réfugié dans mon voyage et dans la fierté de ma
douleur.
Pour que ça se passe mieux, avant
même de revenir, notez ce que vous voudriez faire à votre retour.
Inspirez-vous de vos activités préférées en voyage et pensez à comment vous pourriez
les garder dans votre vie. Faites-vous une idée du genre de train de vie idéal.
Une fois revenu, cherchez ce qui vous convient moins et changez-le. Le vide nous
montre que certains éléments de notre quotidien ne conviennent plus.
Forcez-vous aussi à sortir ou à faire du sport, à marcher ; c’est encore mieux
si vous avez des activités à un horaire précis. Prenez des tâches ; par exemple
celles de l’école, du travail ou du bénévolat. Avoir des buts et des projets
aide énormément à utiliser son temps. Faites en sorte que votre quotidien vous fasse
avancer vers quelque chose d’important pour vous.
Peu importe la façon, prenez chaque jour un peu de temps pour réfléchir
à où vous êtes passés. Approfondir cette grande expérience, ça permet un tri du
bordel mental qu’il a causé, et surtout, ça aide à donner leurs sens aux
difficultés (à celles voyage et du retour). Tentez de faire quelque chose avec
cette expérience ; la créativité est un grand outil pour « amener à la vie » les
changements intérieurs du voyage.
Continuez à faire face à vos émotions ; au sentiment de vide, d’ennui,
d’isolement, d’avoir un quotidien dépourvu de sens... Mal aller et en être
conscient est une force, car cela nous pousse à changer notre quotidien. Gardez
les mêmes façons qu’en voyage de gérer la souffrance ; ces activités seront la
stabilité dont vous aurez besoin.
Le pire qui puisse arriver, c’est de devenir insensible, de ne plus
s’intéresser à rien, de s’enfermer, de se laisser pourrir dans la stimulation, et
de se numb pour oublier que vous allez mal. Le pire, c’est aussi de s’attacher
à la souffrance parce qu’elle tout ce qu’il vous reste. Il faut aimer sa
souffrance sans y rattacher son identité.
Le quotidien est la seule réalité qui nous appartient vraiment, alors ça
vaut la peine de le rendre meaningful. C’est ce qui diminue le plus le struggle
du retour. Bien sûr que c’est difficile, mais c’est la bataille que nous devons
mener pour rendre notre quotidien meaningful.
Repartir — la
psychologie des voyageurs
J’ai eu l’intuition qu’à force de répéter le voyage, il perdrait son
sens et deviendrait une course infinie vers l’inconnu.
En cherchant toujours le prochain, nous ne suivons plus le sentiment qui
nous a poussés à partir ; celui-ci était plus profond qu’une simple quête
d’expériences ou de stimulation. La vie pousse à découvrir comme à approfondir,
et ce serait une erreur de s’en remettre seulement à l’un ou à l’autre.
Se réengager dans un voyage peut aussi être une réaction à ne pas aimer
la routine. Les voyages brisent la routine, ils ont quelque chose d’évasif.
Mais s’évader ne règle rien. Le voyage lui-même ne règle rien — incluant
l’insatisfaction ! Une seule chose nous appartient, c’est notre propre réalité.
Ne pas croupir sous son poids, ne pas accepter quelques périodes libératrices pour
une vie médiocre. Ne pas fuir son quotidien. Il y a un moment où nous devons
reconnaître que c’est assez ; que nous sommes satisfaits de ce que nous avons vu,
reçu et vécu, et qu’il est temps de passer à autre chose. Le danger de vite
repartir en voyage, c’est qu’il devienne la seule activité porteuse de sens.
Il est aussi possible de s’habituer à voyager ; disons de repartir
chaque été. L’habitude mécanique n’est pas non plus un bon motif ; le « je devrais » est une prison.
Selon moi, le seul bon voyage à entreprendre est celui qui nous a appelé
le premier. Si cet appel ne vient pas souvent, soit. Nous aimons assez notre
quotidien pour ne pas avoir besoin de repartir.
Conclusion
Le but de ce texte était de remettre en question la manière dont nous idéalisons le voyage. Maintenant que c’est fait, j’aimerais conclure par ceci : que si le voyage est le chemin que vous vous sentez appelés à suivre et que cet élan est authentique, profond (non pas motivé par le manque ou la gourmandise) alors je n’ai rien à vous conseiller. Finalement, y a-t-il plus de valeur à s’installer quelque part, ou à courir le monde ? J’ai rencontré les deux : des voyageurs, jamais vraiment chez eux, et ceux qui trouvent un sens profond à vivre en un seul lieu. Même après cela, je n’ai pas trouvé de réponse unique ; peut-être que la seule réponse est celle que chacun choisit pour soi-même.
Partie 4 :
Mon expérience
Épreuve — retour
sur mon voyage
Le voyage est un feu intérieur ; j’y suis entré et j’ai vu des ombres,
j’ai eu l’impression de suffoquer. Il ne faut pas m’en blâmer si le feu a brulé
ma peau, car il a aussi donné de l’or à mon cœur et des étoiles à mon esprit.
Maintenant que je suis de retour à la maison, je prends des moments pour
m’arrêter, réfléchir et revenir sur mon voyage. En quelque sorte, mon retour,
c’est ce texte. C’est en l’écrivant que j’amène à la vie ce que j’ai vécu et
que je le transforme en quelque chose de plus grand. Je prends du recul, fais
le tri, mets des mots sur mes sentiments. Je voulais avoir quelque chose pour
témoigner de mon voyage.
J’ai réalisé que les difficultés m’ont rendu plus ouvert la vie ; elles m’ont appris à ne pas haïr
la souffrance mais à la porter avec un peu d’amour. J’avoue avoir eu un coup
de chance lorsque, à la librairie Normand Leduc quelques jours avant mon
départ, j’ai découvert un livre (Lettres
à un jeune poète) qui s’est avéré être le meilleur compagnon, vu qu’il traite justement de la difficulté à communier avec les moments
difficiles.
Partir en voyage m’a appris que je peux apprendre une nouvelle langue, y travailler, et y devenir habile, m’installer dans une société différente, m’y adapter et voir qu’il y a des gens bons partout, que je suis capable d’être libre parce que je peux me donner des contraintes.
Ce fut aussi une occasion pour cultiver l’état d’esprit qui connaît
les imprévus, mais qui dit : « je me débrouillerai, peu importe la
puanteur dans laquelle je tombe. » Aussi, chose que j’ai tendance à
douter, j’ai une preuve que je peux accomplir tout sur quoi je fixe mon esprit
(parce qu’en quatre-vingts jours, j’ai pu parler portugais).
La solitude m’a appris que l’écriture est mon traducteur pour la vie, et que vice-versa ; pour ces raisons ma plume est une aile qui me fait voler.
Moments
marquants
Une communion avec l’inconnu
J’ouvre les yeux.
Les feuilles tombent, la lumière entre les branches.
La vie, elle danse.
Le voyageur la voit danser,
car autour tout lui est inconnu
donc tout devient frappant.
Son vécu ressemble au nôtre,
seulement nous avons l’impression de connaître
notre vécu.
Partout des yeux fermés, mais partout,
plongés dans l’inconnu.
Les cœurs habitués ne voient qu’habitude ;
personne n’est trop malheureux
avec des yeux plongés sur la danse.
Simplement.
J’écoute un podcast. Frédérique Lenoir raconte une discussion philosophique
qu’il a organisée avec une école primaire. Qu’est-ce que le bonheur? Un garçon
prend la parole :
- Le bonheur c’est juste d’être et d’exister au monde.
Moment spécial à
Marrakech
En me promenant à Marrakech, je vois un homme en chaise roulante pris au milieu d’un boulevard. Je lui propose de l’aider et il me pointe une direction. Sans plus, j’accepte. J’essaie de l’amener sur le trottoir, mais il met sa main sur le frein : il refuse catégoriquement d’aller sur le trottoir. Alors pendant dix minutes, je le pousse dans la rue à contre sens, face aux voitures et camions qui nous esquivent. Un homme en mobylette me fixe, il fonce presque dans la voiture en avant de lui. D’autres qui rigolent en me voyant sur la route avec un fauteuil roulant. Soudain, l’homme met ses mains et bloque le frein. Je crois l’avoir mal guidé, alors je lui demande : « Où ? » Sur quoi il tend la main, et dit, comme s'il était un robot : « un dirham ». « Non. Où est-ce que tu vas ? » je réponds. « Non ? Alors donnez-moi dix dirhams ! » Il frappe mes mains et les renvoie de son fauteuil. « Non ! » Il fait un signe de la main. « OK monsieur, » et il reste là, au milieu du boulevard sans avancer.
La mathématique des regrets
Un jour en parlant à ma mère de mon expérience au Portugal, lui disant
qu’elle avait été plus souvent difficile que facile, et elle m’a demandé si, en
le sachant, je la referais. Oui… (j’ai répondu sans hésitation) oui parce que
les difficultés ne sont pas des moins ( - ) et les moments agréables ne sont
pas non plus des plus ( + ). J’ai reçu beaucoup de merde ; je suis content
parce que, des fois, j’ai pu en transformer en or.
Maudit chanceux
Nous avons de la
chance de voyager, de découvrir à des centaines de kilomètres chez soi, avec
rien d’autre que soi-même. Ne laisse rien te la faire oublier ; tu as choisi
d’être là où tu es... Maudit chanceux.